LA MECANIQUE

La Mécanique met d’abord en scène la ville de milan, à l’heure où l’Italie entre dans la Grande Guerre ; Milan déchirée entre neutralisme et interventionnisme ; milan, ses rues et ses impasses, siège de la propagande nationaliste et d’agitations sociales, mais aussi théâtre de l’amour de Zoraide, titianesque beauté populaire dont le mari est au front, et de franco, fils de la bonne bourgeoisie embusqué, dévoré par une passion pour la mécanique et férocement envié par Gildo, triste maraudeur recherché par la police.

Puis l’action se déplace à Vicence et sur les collines environnantes où le conflit a attiré tous les personnages et où la guerre, qui servait jusque-là de toile de fond, devient le thème central, offrant à l’auteur l’occasion de présenter sous forma narrative sa propre aventure militaire.

Dans ce roman de jeunesse, composé en 1928-1929, Gadda (Milan, 1893 – Rome 1973) donne ainsi naissance à son savoureux « pastis » linguistique, utilisant de façon violemment expressive les différents codes littéraires, et mêlant aux dialectes lombard ou vénitien un vocabulaire technique et scientifique et des tournures d’argot typiques de la société milanaise.