LA ROUILLE

Après la débâcle, un homme de trente ans revient chez lui, à Paris, les mains et le cœur vides, car il a tout perdu : sa femme et ses enfants, tués pendant l'exode ; la possibilité d'exercer son métier de journaliste du fait de l’occupation allemande, et jusqu'à la foi dans son pays, vaincu et humilié. N’ayant plus de raison d'être nulle part, il s'en va n'importe où. Sur son chemin, un village l'arrête, un village comme il en existe tant, qui promet l'isolement, la solitude et peut-être l'oubli, dernières tentations pour qui désespère de son avenir et de l’avenir humain.

Mais comment rester seul parmi les êtres ? Comment se tenir à l'écart de la vie, fût-elle sans histoire, se refuser à la compassion, aux regards des femmes... ?

Tous ces menus événements obligent l'homme à sortir de sa retraite et à s'inscrire dans une communauté, par lassitude d'abord, par amitié ensuite et enfin par amour, cette « rouille de l'âme », jusqu'à ce qu'il retrouve ses douleurs, ses joies et ses passions qui le rendent à lui-même en le donnant aux autres.