Porto, par-delà les ruines

Au Portugal, lors de la crise survenue en 2012-2014, une politique d'austérité des plus ardues est préconisée par un pouvoir impuissant à redresser l'économie. Cette période voit l'immigration portugaise atteindre des pics de neuf mille personnes par mois. Porto ressemble davantage à un mini Détroit ou une petite Havane, et laisse entrevoir dès qu'on s’écarte du centre des rues plus vétustes, aux murs délabrés, aux carrés de faïence ébréchés. Çà et là, un incroyable nombre de maisons, de commerces ou de galeries marchandes, abandonnés. C'est la visite de ce Porto-là qu’Ana et Paulo ont l'audace de proposer à des touristes éclairés, dans cette balade urbanistique qu'ils appellent le Off-road Tour…

Né en 1965 à Porto, Manuel Antonio Pereira réside en Belgique depuis 1992. Il a fait ses études en France (DEUG de philosophie, Université de Clermont-Ferrand). Après plusieurs années d’expérience comme animateur, éducateur et directeur dans des centres d’accueil pour adolescents de quartiers difficiles (banlieue de Lyon), et adultes handicapés mentaux (Association des Paralysés de France), il entreprend des études à l’INSAS (Institut National des Arts du Spectacle) à Bruxelles en section mise en scène, d’où il sort en 1994. En 1995, il fonde à Bruxelles le groupe Tsek, compagnie dont la recherche fait appel à diverses écritures et disciplines, où se mêlent théâtre, musique, danse et vidéo. Manuel Pereira a écrit principalement des textes dramatiques et des scénarios pour le théâtre et la danse, mais également de la poésie et des récits.En 2012, Manuel Pereira a reçu une commande de la Schaubühne, à Berlin, pour l’écriture d’un texte théâtral, qui fut présenté au Festival F.I.N.D. 2012. Le projet intitulé « Hôtel Bogota », élaboré par un metteur en scène et des comédiens de la Schaubühne, réunissait « 5 auteurs européens, dont l’excellence a été appréciée » et fut créé dans l'hôtel du même nom à Berlin.  Il a écrit une douzaine de pièces et bénéficié de plusieurs résidences d’écriture pour cela : Comédie de Valence, Chartreuse de Villeneuve-Lès-Avignon (2005 et 2008), CEAD (Centre des Auteurs Dramatiques) de Montréal (2013), Maison des auteurs, Limoges (2013), Literarische Colloquium Berlin (2009 et 2015). De 2006 à 2009, il est en résidence au théâtre Les Tanneurs, à Bruxelles, et réalise un long travail d’accompagnement à l’écriture avec des sans abris et des gens ayant vécu dans une grande précarité. Ce travail, intitulé « Les Invisibles », a été présenté en plusieurs étapes, aux Tanneurs, en mai 2008 et novembre 2009.

 Les pièces sont publiées aux Editions Espaces 34

-  Requiem pour une cascadeuse monté en Suisse (Neufchâtel) par la compagnie Aloïs Troll en janvier 2006... Le texte est sélectionné par la SACD pour être lu durant le Festival d’Avignon In, 2006, par Christine Murillo, à la Chapelle du Verbe Incarné.

- « Mythmaker, ou de l’obscénité marchande », lauréat du prix Sony Labou Tansi des lycéens 2011, création par le Bottom Théâtre, Marie-Pierre Bésanger

- « Permafrost », lauréat du Prix des Metteurs en scènes du CED (Centre des Ecritures Dramatiques, de Belgique). Création en 2014 au Festival des francophonies (Limoges) et à la Maison des métallos (Paris), dans une mise en scène de Marie Pierre Bésanger.

 - « Berlin sequenz », mise en scène par Marie-Pierre Bésanger en octobre 2018, à l'Empreinte de Brives. Tournée en France.

- « Capital risque », lauréate des Journées de Lyon des Auteurs de Théâtre2019, mise en scène de Jérôme Wacquiez et tournée en France en 2019 -2023, pour la Cie des Lucioles.

 En marge de son travail d’écrivain il a animé de nombreux ateliers d’écriture. Il participe aussi à des conférences telle que Université Paris 8, mai 2015 (UFR Art-Philosophie-Esthétique, Institut National d'Histoire de l'Art - "Politique et socio économie des arts, de la culture et de la création") et écrit des articles dans Alternatives théâtrales et la Revue Murs et Maux.