Ma voix pour la liberté

BOUDDHA STAR

Une jeune nonne tibétaine... mais aussi une star internationale de la musique. L'enfant meurtrie est devenue une femme engagée. Elle enseigne la liberté aux petites filles népalaises

Ani Chöying rejoint un monastère de femmes à l'âge de 13 ans – ses parents sont venus au Népal en 1959, quand les Chinois sont arrivés au Tibet et que le dalaï-lama s'est exilé.

Entre deux petits bouddhas que son père fabrique, il la frappe. Des cicatrices apparaissent encore sur son crâne. À 13 ans, on lui rase la tête : elle a décidé de devenir nonne parce qu'elle refuse que son père la marie de force.

Dans ce couvent, Ani apprend très vite : " Je continuais à haïr mon père, mais mon maître m'a appris la tolérance. Les trois choses les plus importantes dans la vie et dans l'optique bouddhiste sont le maître, les parents, le soleil. "

L'enfant rebelle voulait devenir une femme libre, mais aussi exercer ce qu'en terre bouddhiste on appelle la compassion. Aujourd'hui, Ani Chöying a 36 ans, elle est nonne, elle est une star et sa détermination reste intacte.

Sa vie a été et reste un combat. Elle se bat d'abord pour les nonnes tibétaines qui souvent demeurent analphabètes et vivent dans des conditions misérables. C'est grâce à sa voix exceptionnelle et parce qu'elle a eu le courage d'accepter de donner un premier concert aux États-unis qu'elle est devenue une star dans son pays bien sûr, mais partout ailleurs aussi.

La fondation qu'elle a créé – l'Arya tara School – permet aux novices de suivre un enseignement moderne qui leur permettra d'enseigner à leur tour. Pour Ani : " Les nonnes doivent entrer, elles aussi, dans le XXIe siècle. " Et elle donne l'exemple en conduisant son 4x4 et en utilisant un téléphone portable.