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LÀ, LE CHOIX D'UNE VIE : SOUVENIRS D'ENGAMENT
Passe Du Vent - EAN : 9782845623620
Édition papier
EAN : 9782845623620
Paru le : 2 oct. 2020
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- EAN13 : 9782845623620
- Réf. éditeur : LALECHOIXD'U
- Editeur : Passe Du Vent
- Date Parution : 2 oct. 2020
- Disponibilite : Disponible
- Barème de remise : NS
- Nombre de pages : 192
- Format : H:205 mm L:140 mm E:14 mm
- Poids : 252gr
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Résumé :
PRÉFACE DE THIERRY RENARD :
Un voyage en terre humaine
Il y a des livres nécessaires, et ce ne sont pas les plus nombreux. Celui que vous tenez dans les mains est de ceux-là. Il porte plus haut et plus loin la parole, malgré l’humilité de son auteure. Un livre qui témoigne, avec conviction et modestie, d’un remarquable parcours humain, personnel et, en même temps, tourné vers les autres.
Mireille Debard aura été de toutes les luttes de son époque, de tous les combats pour une vie meilleure. Elle n’a jamais renoncé. Son existence est un roman écrit avec style et élégance, une autre façon de lire le monde. Mireille Debard s’est toujours méfiée des opinions toutes faites. La sienne, elle se l’est forgée, au fil des ans, à la fois avec prudence et détermination. Ses engagements, les nombreuses causes défendues, chez elle tout est cohérent. Et elle a su faire de la non-violence une manière d’être, mieux, un art de vivre.
Quand j’ai découvert les pages qui vont suivre, j’ai immédiatement été convaincu de leur incroyable nécessité et de leur immense portée. La vie entière de Mireille Debard est un exemple à suivre pour les générations d’aujourd’hui. Sa foi en l’humanité est inséparable de ses actes militants.
Le mot est lâché. Militant, militante. Militantisme. Pour certains, l’expression est devenue démodée. Ce sont, sans aucun doute, les mêmes qui nous annoncent la chute des temps et la fin de l’Histoire. Mais, pour Mireille Debard, la voie reste droite, malgré les embûches du chemin et les barrières mentales.
L’altérité, ou la reconnaissance de l’autre dans sa différence, est au cœur de cet ouvrage né, je le confirme, d’une impérieuse nécessité. La quête de soi et la quête de l’autre sont un seul et même voyage. Un voyage en terre humaine, une simple affaire de goût, de cœur et d’esprit.
Dans la nuit de l’homme, une fois la planète assombrie par les ténèbres, il y a toujours une lueur d’espoir qui subsiste. Il y a ceux qui recherchent le mal, et qui le trouvent. Il y a ceux qui, par bonheur, produisent le bien. Mireille Debard est de ces derniers. Elle a passé la majeure partie de son existence à rallumer des étoiles et à faire briller dans le ciel la flamme de l’espérance. Son livre est un abri pour les trop longs hivers. Son livre est une main offerte au monde d’après. Mireille Debard est notre amie.
Thierry Renard,
responsable littéraire des éditions La passe du vent
LE LIVRE
Ce livre est composé de 10 chapitres :
1 – Enfance, jeunesse et utopies
2 – Étincelles, le forgement d’une opinion
3 – Christianisme social, l’émulation permanente
4 – Une vie familiale au rythme des engagements
5 – La non-violence, manière d’être
6 – L’antimilitarisme, l’adhésion par l’action
7 – Compagnons de plusieurs routes
8 – Les livres, immersions en eaux profondes
9 – Chronique judiciaire, l’histoire à fleur de peau
10 – D’autres vies
et d’un cahier de douze affiches collées sur les murs de Lyon et d’ailleurs d -
Biographie :
EXTRAIT DU CHAPITRE 1 — ENFANCE, JEUNESSE ET UTOPIES :
Il me semble que c’était en été 1943. Je devais avoir huit ans. Nous étions en famille à la campagne. Je me souviens d’une rencontre chez des voisins. Il y avait deux hommes amis parce qu’ils avaient fait la guerre de 1914 dans le même régiment. Ils s’entretenaient calmement de la situation, de Pétain, du gouvernement de Vichy. La fille de l’un d’eux, un peu plus âgée que moi, est allée se mêler à leur conversation. Elle allait leur dire qu’elle, elle soutenait le maquis, la Résistance… Vite interrompue par son père qui lui a balancé une gifle. Elle m’a regardée en souriant et elle est partie, fière sur sa bicyclette. J’étais une petite fille plutôt sage qui ne comprenait que partiellement les enjeux de la discorde, mais pour la première fois, je découvrais quelqu’un, en l’occurrence une adolescente, qui affirmait une opinion contraire aux « grands » et en payait le prix, dans le contexte de l’Occupation empreint de risque et de peur. Je commence par cette histoire en pensant à Ella, dix ans, qui voulait que je parle de mon enfance. J’ai grandi pendant et après la guerre. Pendant la guerre, j’ai connu quelques rares réveils en pleine nuit au bruit de la sirène et la marche rapide en famille, jusqu’à l’abri du quartier. Au début du printemps 1944, avant le bombardement de Lyon du 26 mai par l’US Air Force qui fit plus de sept cents morts, mon père avait pris soin de mettre en sûreté femme et enfants dans un village du Dauphiné. Nous habitions à une dizaine de kilomètres de la maison d’Izieu, insouciants à l’heure du petit-déjeuner le matin du 6 avril 1944, au moment même où Klaus Barbie, chef de la Gestapo, commandait la rafle de quarante-quatre enfants juifs sensiblement de mon âge et de sept de leurs moniteurs. Ma mère et ses voisines l’ont appris quelques jours plus tard, incrédules, pétrifiées. Des enfants !... C’est ainsi que j’ai su que des enfants juifs avaient été arrêtés. On ne m’a pas dit où ils étaient partis. Quarante-trois ans après, lors du procès de Klaus Barbie, j’ai suivi le trajet des enfants d’Izieu jetés dans des camions, déportés, exterminés dans le four crématoire d’Auschwitz. Juin 1944, le débarquement des troupes alliées. Deux jeeps transportant quelques soldats américains se sont égarées dans le village. Le père de ma copine Pierrette, instituteur, sert d’interprète et nous, les enfants, découvrons les délices du chewing-gum distribué à la volée. Puis c’est la Libération en août 1944. Dans une rue près de chez nous, la vitrine d’un commerçant collabo dégringole sous une charge d’explosif. Je vais dans une kermesse paroissiale, sans doute aux lendemains du 6 août 1945. Les tables sous les lampions, un verre de limonade. La musique s’arrête. Annonce au micro : la bombe atomique est tombée sur Hiroshima. Il me semble qu’il y eut des applaudissements. Aujourd’hui, je suppose que les gens de la kermesse n’avaient pas lu l’édito d’Albert Camus paru dans le journal Combat