Nous utilisons des cookies pour améliorer votre expérience. Pour nous conformer à la nouvelle directive sur la vie privée, nous devons demander votre consentement à l’utilisation de ces cookies. En savoir plus.
ALECTONE ET AUTRES TEXTES
Waknine - EAN : 9791094565469
Édition papier
EAN : 9791094565469
Paru le : 19 avr. 2019
9,00 €
8,53 €
Disponible
Pour connaître votre prix et commander, identifiez-vous
Notre engagement qualité
-
Livraison gratuite
en France sans minimum
de commande -
Manquants maintenus
en commande
automatiquement -
Un interlocuteur
unique pour toutes
vos commandes -
Toutes les licences
numériques du marché
au tarif éditeur -
Assistance téléphonique
personalisée sur le
numérique -
Service client
Du Lundi au vendredi
de 9h à 18h
- EAN13 : 9791094565469
- Collection : LES CAHIERS DE
- Editeur : Waknine
- Date Parution : 19 avr. 2019
- Disponibilite : Disponible
- Barème de remise : NS
- Nombre de pages : 68
- Format : 0.30 x 15.50 x 21.80 cm
- Poids : 110gr
- Interdit de retour : Retour interdit
- Résumé : L’image est celle d’un homme fragile, discret. En somme, nul besoin de se répandre, de causer fort. Il faut bien moins, très peu, se contenter du recueillement et de l’humilité. L’œuvre et la vie d’Edmond-Henri Crisinel (1897-1948) en sont sûrement des manières exemplaires. Ici, c’est vrai, nul ne trouvera trace de pose ou d’artifice. L’essentiel n’étant pas ailleurs, mais justement ici : dans le mystère de cette existence et son incarnation. L’image est donc celle d’un homme simple, un homme de foi inébranlable, au quotidien des plus banals, remplissant comme elles doivent l’être les tâches qui lui incombent. Ainsi, à la manière d’un employé modèle, Crisinel, durant près de trente ans, remplira-t-il au mieux sa fonction de journaliste à la Revue de Lausanne. Mais cette image est également celle d’un être en proie aux affres de la dépression la plus profonde, qui le conduiront à vivre à trois reprises l’expérience de séjours en milieu psychiatrique. L’image pourrait donc apparaître comme celle d’un homme coupé, divisé, profondément torturé par cette sorte de scission entre un mode du dehors et un autre du dedans. Cependant, l’œuvre ce Crisinel, sa rigueur, son obsessionnelle densité, doivent certainement beaucoup à ce rapport. N’écrivait-il pas lui-même, dans l’une de ses dernières lettres, en 1948, peu avant son suicide : Je crois pouvoir dire que ma vie est belle, mais tout au long avec ses aspects terrifiants. Mais, fondamentalement, tous ces aspects qui peuvent sembler antagonistes, voire incompatibles, ne constituent-ils pas finalement un être en son entier, cet être entièrement, à même de se forger à la fois une voie et une voix poétiques comme une ligne parfaitement épurée ? Il est aussi permis de voir ici quelque chose comme le mouvement d’un être qui ne permettrait jamais d’opposer d’une manière ou d’une autre cette vie nocturne et tourmentée de l’âme et cette présence au quotidien du monde. À cet égard, peut-être, le témoignage d’un autre poète comme Philippe Jaccottet ne peut manquer de nous éclairer : Je crois justement que c’est parce qu’il [Crisinel] marchait presque toujours dans l’ombre avec l’incertitude de sa route, parce qu’il ne vivait pas de la même vie que les autres, parce qu’il était blessé dans son âme, qu’il poursuivit avec tant de tremblante obstination une lumière plus pure que nous ne pouvons l’imaginer. L’esprit de la faute pesait sur lui ; mais c’est la menace des Juges intimes, la présence quasi perpétuelle et difficilement tolérable de ces hautes faces noires dans sa pensée qui le rendaient, par contrecoup, si sensible aux plus fines nuances de la terre et à ce qui est trop fragile pour ne pas être essentiel. Crisinel fait partie de ces auteurs de Suisse romande trop peu connus de ce côté des lettres françaises, alors qu’il est l’auteur d’une œuvre, certes fort courte, et même sûrement confidentielle, cependant remarquable et qui n’aura pas manqué de susciter l’admiration chez certains de ses contemporains comme Gustave Roud ou Philippe Jaccottet. Parus de son vivant dans divers périodiques ou revues, les textes d’Edmond-Henri Crisinel ont été d’abord recueillis, en 1949, sous la direction d’Edmond Jaloux, aux éditions Pierre Cailler, à Genève, sous le titre : Poésies ; puis sous le titre : Œuvres, aux éditions de L’Âge d’Homme, à Lausanne, en 1979. Ce sont ces deux éditions qui ont permis l’établissement de notre texte.