Baudelaire : l'entrée dans la postérité

Baudelaire est hémiplégique et aphasique depuis le 31 mars 1866. Son œuvre demeure inachevée, ses projets de publications s’interrompent. Ce que l’on sait de lui se fonde exclusivement, à partir de là, sur des témoignages : lettres de sa mère, correspondances entre ses amis, articles de journaux. Après sa mort, le 31 août 1867, Charles Asselineau et Théodore de Banville publient ses Œuvres complètes, chez un grand éditeur, Michel Lévy. Sa mère distribue quelques souvenirs et les œuvres d’art qui lui ont appartenu. Après sa mort à elle, le 16 août 1871, la « maison-joujou », à Honfleur, où elle a passé la fin de sa vie et où le poète avait séjourné, est mise en vente.
Des derniers mois du poète à la publication des premiers textes posthumes en 1872, les témoignages se multiplient, publics ou privés, hostiles ou bienveillants, rassemblés ici pour la première fois. Les poètes qui se réclament de lui s’expriment. Et la légende, qui florissait déjà de son vivant, se donne libre cours.

Catherine Delons est l’autrice de Narcisse Ancelle, persécuteur ou protecteur de Baudelaire (Du Lérot, 2002, prix de la critique de l’Académie française, 2003), de L’Idée si douce d’une mère, Charles Baudelaire et Caroline Aupick (Les Belles Lettres, 2011), de Baudelaire et Honfleur (Charles Corlet, 2023, prix Boulet-Lemoine de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, 2024) et de Baudelaire. Rêver de Honfleur (éditions des Falaises, 2025). Elle a également édité les lettres de Baudelaire à sa mère (Charles Baudelaire, Lettres à sa mère, Manucius, 2017).