Nous utilisons des cookies pour améliorer votre expérience. Pour nous conformer à la nouvelle directive sur la vie privée, nous devons demander votre consentement à l’utilisation de ces cookies. En savoir plus.
LES SEULES
Unes - EAN : 9782877042253
Édition papier
EAN : 9782877042253
Paru le : 5 févr. 2021
21,00 €
19,91 €
Disponible
Pour connaître votre prix et commander, identifiez-vous
Notre engagement qualité
-
Livraison gratuite
en France sans minimum
de commande -
Manquants maintenus
en commande
automatiquement -
Un interlocuteur
unique pour toutes
vos commandes -
Toutes les licences
numériques du marché
au tarif éditeur -
Assistance téléphonique
personalisée sur le
numérique -
Service client
Du Lundi au vendredi
de 9h à 18h
- EAN13 : 9782877042253
- Editeur : Unes
- Date Parution : 5 févr. 2021
- Disponibilite : Disponible
- Barème de remise : NS
- Nombre de pages : 136
- Format : 1.60 x 15.00 x 21.00 cm
- Poids : 272gr
- Résumé : Que font les seules, prisonnières d’un paysage d’hiver, entre les baraquements, les barbelés, les coups ? Des voix d’enfants, la neige, le marais gelé, les arbres. Les corps coupés tombés des wagons. Elles disparaissent, entre les cris des hommes, les fusils qui résonnent à l’autre bout de la forêt, les chiens. Ces femmes privées de mère, seules sous les feuilles, laissées là au centre d’une angoisse plus grande, dans le poing fermé de l’histoire et de la violence. À la fois violentées et oubliées, prises dans la lenteur d’un labeur quotidien, la répétition, un cercle autour des âmes, des numéros tatoués sur les bras, et les « cœurs un peu courts ». Elles sont sous une menace permanente, obscure, on ne voit pas bien, c’est toujours comme un poids, une blessure, une brume, dans le dos. Où sommes-nous ? Est-ce l’hiver, la mémoire, les planches ? Entre la forêt et le lac. Les rails. La maison. Claire Genoux étend une brume tout en évocations de corps brisés, solitaires, en passages furtifs sur la terre froide, le brouillard sur la rivière, les chambres vides – des échos – des fantômes passent. Toujours très silencieusement. Les seules sont des victimes muettes, encore à demi enfoncées dans l’enfance, aux existences traquées, de pierres et de plomb. Elles habitent encore la grande maison, elles ne partiront pas. Elles cherchent, à force de persévérance, à frotter la porosité des mondes. Elles gardent la disparue et les souvenirs, et tout s’efface autour, c’est leur résistance, car les hommes « ne viennent jamais rechercher ce qui reste ». On voudrait les arracher à la mémoire, à l’enfance. Forcer leur passage, franchir leurs sexes et leurs langues. Déposer des enfants entre leurs cuisses. Entre suture et expulsion. Chassées par le pas lourd des hommes, qui pénètrent les espaces intimes, saccagent les chambres et écrasent en passant l’herbe et les corps au fond desquels elles ont caché leur solitude. Leurs corps en forme de vêtements abandonnés dans le hall délabré. Alors elles font les absentes, prennent le visage des spectres. Elles laissent les hommes les traverser sans rien dire, et les écraser d’enfants à naître, qui seront emportés. Tas de pierres, berceaux vides, sans un nom. Les seules restent là, à ne peser plus rien que le poids des âmes oubliées entre les arbres.