Petit Traité de la tolérance à l'usage de ceux qui en manquent

La tolérance est souvent perçue comme un effort de coexistence face à l'altérité ... une posture morale, sociale, et une nécessité dans un monde traversé par la pluralité. Elle apparaît tantôt comme un compromis entre des convictions opposées, tantôt comme un simple outil de régulation du vivre-ensemble.

Mais peut-on vraiment bâtir une société uniquement sur cette notion ? Est-elle une condition du dialogue ou son aboutissement ? Où placer la limite entre tolérance et compromission ? Et que signifie-t-elle dans nos vies intimes, nos silences, nos relations les plus proches ?

Ce Petit traité ne prétend pas donner de réponses définitives, mais propose des clés de lecture pour penser la tolérance autrement.

Souvent réduite à une forme de neutralité bienveillante, voire de résignation, la tolérance mérite d'être réévaluée. Est-elle un simple "laisser être', ou peut-elle devenir une force transformatrice ?

Peut-on se contenter de tolérer, ou faut-il aller plus loin : comprendre, reconnaître, inclure ?

Ce traité explore les paradoxes de la tolérance : ce qu'elle permet, ce qu'elle exige, ce qu'elle masque parfois. Il ne s'agit ni d'un manifeste ni d'une leçon de morale, mais d'un ensemble de réflexions à hauteur d'époque, pour interroger un mot que l'on emploie souvent sans le penser vraiment.

La tolérance ne peut se réduire à une simple attitude d'endurance face à l'autre. Elle doit être repensée comme un engagement actif, une disposition à la complexité, un levier de transformation sociale et intime. Non comme un seuil minimal de coexistence, mais comme une dynamique vivante de reconnaissance mutuelle. À ce titre, la tolérance n'est pas une faiblesse, mais une force politique et éthique, indispensable à la construction d'un monde commun.