HORS JEU

Les révélations de l'ancien président de Nantes et de Lille sur le foot français.

Il est atypique, donc il dérange : Luc Dayan s'est forgé, depuis une vingtaine d'années, une réputation de Monsieur Propre dans le petit monde du football. Son agent actif ? Un désir opiniâtre de transformer ce sport populaire en un business sain.
Utopiste et réaliste, ce docteur en médecine spécialiste des sauvetages et des restructurations de clubs a notamment éprouvé ses méthodes à Nice, Saint-Etienne, Rennes, Valenciennes... et plus récemment à Nantes, dont il fut un éphémère président. Mais on se souvient surtout de son rôle essentiel, dès 1991, dans la saga Canal + / PSG, dont il raconte en témoin privilégié des épisodes jamais évoqués auparavant, ou de son aventure lilloise, aux côtés de Michel Seydoux, Vahid Halilhodzic puis Claude Puel : le succès ne l'empêcha pas de céder sa place de président du LOSC alors que le club était en tête du championnat...
" J'aime structurer les clubs de football parce que ce sont des entités particulières qui n'appartiennent à personne... ou à tout le monde. Ils nécessitent de concilier rigueur, travail, chance, talent, amour et intelligence et surtout, harmonie entre toutes leurs composantes : politiques, entreprises, spectateurs, joueurs, entraîneurs et dirigeants " expliquait Luc Dayan dans un droit de réponse à Martine Aubry.

Aujourd'hui président de l'Entente Sannois Saint-Gratien, dont il rêve de faire le deuxième grand club d'Ile-de-France, Luc Dayan se heurte à tout ce que le football français compte d'institutions, FFF et LFP en tête. La coupe déborde : cet homme discret décide de lever le voile sur les dérives d'un milieu dont la magie bascule volontiers dans l'irrationnel et où les petits arrangements entre amis tiennent trop souvent lieu de mode de gouvernance.