Les montagnes bleues

Christian n'est pas un esclave comme les autres. Parce qu'il a dans sa jeunesse sauvé la vie de son jeune maître anglais, John Fenwick, il a bénéficié depuis d'un statut privilégié : il ne travaille pas dans les champs, il est bien nourri, bien vêtu, et dort dans une chambre. Un traitement de faveur qui tranche singulièrement avec le quotidien des esclaves dans les plantations de canne à sucre de Jamaïque, en ce début de XVIIIème siècle.
Christian n'a pas été affranchi, ce qui fait de lui un étranger aux yeux des deux communautés en présence. Une terrible tempête va bouleverser cet ordonnancement : les futures récoltes ont été anéanties, et rien n'a subsisté dans la plantation ! C'est dire que les esclaves n'auront pas de travail pendant des mois, or le code anglais est strict sur ce point : un propriétaire doit nourrir ses nègres. Ils vont donc lui coûter de l'argent sans pouvoir en rapporter. Comme ce même Code défend de tuer un esclave si ce n'est dans quelques cas bien précis, il faut donc trouver une solution pour sortir de cette impasse. Le contremaître Stanton met au point un scénario terrible et sanglant, qui résoudra ce problème de façon définitive, dans un apparent respect des termes de la loi... Mais ses propos ont eu un témoin gênant : Christian ! Celui-ci n'a désormais d'autre solution que de chercher refuge auprès des légendaires colonies de nègres marron. Ces esclaves fuyards regroupés en communautés dans les Montagnes Bleues...
Christian rejoindra un de ces villages improvisés. Nourrit par les philosophes grecs, il va y instaurer les valeurs de la démocratie qu'il admire tant. Il va fédérer et unir les diverses communautés, pour leur donner une autre force face aux gardes entraînés et armés des propriétaires anglais.
Son combat entre dans l'Histoire en débouchant en 1739 sur un accord entre les planteurs et les colonies de nègres marrons.