Flambeaux éteints

Poétesse britannique de langue française, Renée Vivien, de son vrai nom Pauline Mary Tarn, est née en 1877 à Londres et décédée au jeune âge de 32 ans. Établie dans les cercles littéraires parisiens, elle écrit de la poésie, des nouvelles et des romans sur ses amours lesbiennes, qui suscitent l'intérêt critique de ses contemporains. Sa relation tumultueuse avec Nathalie Clifford Barney contribue à sa notoriété.
Longtemps reléguée au statut d'imitatrice et désignée comme une incarnation des " femmes damnées " de Baudelaire, Renée Vivien n'a cessé d'être à la fois mythifiée et minorée dans l'histoire littéraire. La collection PS entend participer au renouveau critique dont bénéficie sa poésie depuis quelques décennies, en rendant accessible un recueil peu disponible et pourtant central dans son œuvre.

Publié en 1907, Flambeaux éteints marque l'entrée dans le troisième cycle de la poésie de Renée Vivien, où la mélancolie de l'amante délaissée se mêle à aux accents lyriques et sincères de l'élévation spirituelle. La perte du sentiment amoureux, le caractère inéluctable de l'écoulement du temps, la déception et l'absence de l'être aimé tissent la trame d'un monde dégradé au sein duquel la plénitude de l'amour ne peut advenir. La charge érotique des fleurs et des parfums, les ornements et les palais aux décors orientalistes raniment le mysticisme d'une esthétique fin-de-siècle, enivrant les sens et élevant l'objet de désir au rang du rêve et du fantasme.