L'OMBILIC DU REVE. D'UNE PRATIQUE DE LA PSYCHANALYSE

Les textes de Laurence Bataille sont singuliers dans la littérature analytique contemporaine – et jusque dans leur style – par un double trait. D’une part, elle se montre, psychanalyste au travail, dans ses incertitudes, ses hésitations, ses variations, à la recherche de la meilleure pratique : rien n’est assuré une fois pour toutes, seule l’étique de l’acte analytique devant toujours servir de régulateur. D’autre part, elle ne cesse de confronter les notations les plus concrètes – qu’il s’agisse de l’identification, du fantasme ou du rêve – avec le repérage théorique le plus rigoureux : et l’on verra ici de manière exemplaire quels fruits une écoute attentive de l’enseignement de Jacques Lacan peut apporter dans l'interrogation ou la résolution de situations cliniques.

En sorte qu’il est impossible de refermer ces pages sans éprouver, pour celle qui les a écrites et qui même parfois s’y est exposée, un vrai respect.

Laurence Bataille (1930-1986).

Laurence Bataille, fille de Sylvia et de Georges Bataille, naît le 10 juin 1930. À 25 ans, elle quitte le théâtre pour entreprendre des études de médecine, en compagnie d’André Basch, qu’elle épousera et avec qui elle aura trois enfants. À la même époque, elle participe à un réseau d’aide au FLN.

Durant son externat, elle entreprend une psychanalyse. Elle exerce elle-même à partir de 1970, encouragée par Jacques Lacan, dont elle ne cessera dès lors de suivre l’enseignement.